A l'origine, la voie qui conduisait à Drocourt était constituée de la rue de Drocourt qui démarrait à la petite place, au niveau de la mairie actuelle, jusqu'au passage à niveau de "la Parisienne" puis de la route de Drocourt, jusqu'à la limite de la commune.
Aujourd'hui, elle est constituée des rues Pasteur, Pierre Brosolette et Gustave Delory.
Henri Claverie nous apprend qu'en 1415, cette voie s'appelait le Grand Quémin d'Arras et à travers les forêts, ce chemin sinueux reliait HENNIUM à NEMETOCENA (ARRAS) par Bois-Bernard Fresnoy, Arleux (on en rêverait, maintenant qu'il n'y a plus que des champs à perte de vue!).
Jean-Louis Delelis nous signale l'appellation de "chemin" ou "voie" d'Arras en 1296 et en 1596 pôur ce qui est de la route de Drocourt.
Au 20 ième siècle serait apparu le nom de chemin de Drocourt puis rue de Drocourt.
A la faveur locale, elle se nomme encore bien souvent rue ou route de Drocourt qui par nature, est particulièrement explicite.
Henri Claverie nous précise que vers 1900, la rue de Drocourt commençait à la sortie de la petite place, au niveau de la ferme Caullet. Elle s'étendait au delà du passage à niveau de la compagnie du Nord, à la chaudronnerie Calmet, petite entreprise face à la rue Florent Evrard aujourd'hui, Jean Macé.
Au delà, c'était la campagne jusqu'au passage à niveau de la "Parisienne" (mines de Drocourt). La rue de Drocourt était bordée à droite par un fossé boueux et à gauche par des crêtes où se massaient les spectateurs des premières courses cyclistes Paris-Roubaix.
A cette époque, chaque année, les coureurs empruntaient le même itinéraire. Face à la rue Florent Evrard, commençaient les pavés du Nord et "l'enfer du Nord" .
Au début de ce siècle, il n'y a ni trottoir ni lumière. L'hiver, les usagés marchaient dans la boue et la neige noircie. Il est facile d'imaginer les difficultés rencontrées par nos ancêtres. Dans les maisons, les enfants font leurs devoirs à la faible lueur d'un quinquet et d'une lampe à pétrole "Pigeon"
L'électricité fut installée au début des années 1930. Dans les rues se trouvaient des becs de gaz épars qui s'éteignaient très tôt. L'hiver, les rentrées tardives étaient lugubres.
De 1920 à 1930, l'alimentation en eau potable se faisant en actionnant une pompe à main. Il fallait plusieurs minutes pour remplir un seau ce qui était pénible, les jours de lessive. La nappe phréatique se trouvait à une dizaine de mètres et le spécialiste, Monsieur Montuellle qui habitait rue de Drocourt, près de l'école MICHELET, venait parfois faire des réparations de soupapes ou creuser plus profondément quand l'eau s'épuisait.
La compagnie des mines de Dourges installa des fontaines dans la
cité Darcy où il suffisait de tourner un bouton pour
avoir de l'eau. C'était déjà un progrès
mais il restait la pénibilité de transporter l'eau
jusqu'à domicile. De plus l'alimentation en eau était une
tolérance pour ceux qui ne résidaient pas dans la
cité.
Le nom des rues :
Louis Pasteur, né à Dole (Jura) le 27 décembre 1822 et mort à Marnes-la-Coquette (Seine-et-oise) le 28 septembre 1895, est un scientifique français, chimiste et physicien de formation, et un pionnier de la microbiologie.
Pierre Brossolette, né le 25 juin 1903 à Paris et décédé le 22 mars 1944 dans la même ville, était un homme politique socialiste français et fut un des dirigeants de la Résistance française. Il est fait compagnon de la Libération en 1942.
Gustave Delory (1857-1925) est un homme politique français. En 1896, il devient le premier maire socialiste de la ville française de Lille.
Florent Evrard, ancien secrétaire du syndicat des mineurs.
Nous allons découvrir cette rue depuis la limite de la commune de Drocourt, jusqu'au passage à niveau, à la limite de la rue Pasteur, rue qui fera l'objet d'une autre page.
Sur cette vue, on peut voir à gauche, la fosse la Parisienne,
la route de Drocourt (d'Arras), à droite, les corons de la
Parisienne et derrière les champs qui
s'étendent jusqu'à BEAUMONT EN ARTOIS.
Ici le carrefour délimite les communes.
Les corons situés à gauche, devant la
fosse "la
Parisienne" ont disparu et laissent apparaître les
friches industrielles en cours de réhabilitation pour
devenir un
parc de promenade. (Les point verts sont situés au même
endroit) Le camion sort de la fosse "La Parisienne"
Ce passage à niveau permettait aux trains sortant de la fosse "la parisienne" de se diriger vers la gare d'Hénin chargé du laborieux travail des mineurs. Par la suite, ce sont les trains de charbons importés qui y entraient pour repartir vers la sidérurgie et les centrales électriques sous la forme de coke.
A droite du passage à niveau se trouve l'impasse Peuchin, qui donnait accès à la carrière de craie et aux fours à chaux.
Au fond, derrière les arbres, se trouve le stade Gustave Delmotte.
La veille de la libération de la commune, un véhicule allemand est repéré, les FTP décident d'intervenir. BADENES et ROBINET sont volontaires pour cette mission. Bloqués au passage à niveau, cet arrêt leur sera fatal. Le véhicule allemand arrive, ses occupants ouvrent le feu et tuent les deux résistants sur le coup. Une plaque a été placée sur les lieux pour honorer leur mémoire.
Pour connaître les détails de l'histoire, cliquer sur la photographie.
La rue de Drocourt serpente dans l'agglomération pour rejoindre le centre ville.
Entre la cité Promper et la cité Voisin pendant la guerre... (Allemand sur le trottoir de droite)
Avant la guerre...
Photographie de l'été 2005.
Un rond point a été construit pour donner une ouverture facile à la route qui conduit au collège Jean Macé. Cette route conduira bientôt au boulevard des frères Leterme (rue de Rouvroy)... Voir peut être un jour à la rue de Lens ( Boulevard Salvador Allendé) au niveau de l'ancien pont du Tonkin ?
Deux images à suivre montrant la métamorphose du secteur qui semblait être plus aéré sans les poteaux électriques.
Pendant la guerre 1914-1918.
La route a pris de la largeur.
A hauteur de l'école MICHELET.
Logements de l'école Michelet.
Vue de la rue pendant la guerre, avant destructions, à l'approche du passage à niveau.
L'occupation allemande est matérialisée par les numéros inscrits sur le côté des portes d'entrées ( à droite, 68)
Un peu plus loin, à proximité de la rue Florent Evrard. (contrairement à l'indication rue de LENS.)
Sur les maisons de gauche, on retrouve les formes et le décrochement de toit de la photo ci-dessus.
Aubert CAULLET, apparaît sur toutes les cartes postales qu'il a publiées, c'est le premier à gauche avec la casquette.
Les renseignements des cartes postales pouvaient différer d'une édition à l'autre. J'en ai trouvé jusqu'à sept pour certaines cartes de la place Jean-Jaurès passant aussi d'un éditeur à un autre.
La vie dans le quartier a bien changé en un demi-siècle. Dans les années 20, les cafés, les estaminets, les cabarets, les bistrot, les débits de boissons pullulaient aux abords le la Fosse Mulot, attendant la remontée des mineurs qui allaient boire leur genièvre ou leur bistouille.
Certains rentraient la face toute noire, coiffés d'une
barrette en cuir, d'autres préféraient aller aux bains
douches de la mine avant de revenir. Oliva, la tenancière du
débit de tabac de la fosse Mulot, était une figure
folklorique du quartier. Beaucoup de petits magasins
prospéraient. C'était l'époque du petit commerce.
un marchand de vélos à côté de chez Oliva,
un magasin de porcelaines et un quincaillier, ainsi qu'un
maréchal ferrant à l'angle de la rue Florent Evrard. De
l'autre côté une boucherie,en face une pâtisserie.
Même la coopérative des mines était
installée à l'entrée du Coron Mulot et plus loin,
en face de la cité des Margodillots, les Docks du Nord et les
Nouvelles Épiceries firent de bonnes affaires pendant des
décennies. Pourtant beaucoup préféraient
s'approvisionner au centre-ville. C'était l'époque
où l'on n'hésitait pas à faire quelques
kilomètres supplémentaires à pied et porter
à la main de lourdes marchandises.
A droite, la petite maison à côté de la maison blanche était la maison de mon arrière grand mère Josephine Houdart.
Elle a bien changé, c'est une entrée de garage.
Vers 1900, le passage à niveau.
Au niveau du passage à niveau, vue de la rue de Drocourt pendant la guerre. Suite aux combats, de nombreuses maisons sont en ruines. Les allemands entreposaient leurs chevaux dans ces maisons. Il est ainsi logique qu'elles aient pu être la cible des alliés pour affaiblir l'ennemi.
La photographie est prise depuis une ouverture du chevalement cocotte de la fosse 3 dont on aperçoit la tranche du bardage côté gauche. Ce sont les dommages de guerre qui ont permis la reconstruction des habitations.
A gauche entre la voie de chemin de fer et la route se trouvait un dispensaire des mines de Dourges chargé de prodiguer les premiers soins et effectuer la consultation des nourrissons.
On aperçoit plus loin, à droite, l'usine Sartiaux et la villa du directeur, plus au centre, l'usine au noir, précédemment sucrerie et à gauche la grande cheminée de la sucrerie Gruyelle, à l'horizon les fosses 2 et 2 bis des mines de Dourges.
Le trou sous la fenêtre de la maison de droite ci-dessus, est ici contemplé par un soldat et des mineurs allemands.
En Avril 2005. La passerelle existe encore. Elle est très dégradée et interdite au public. Une partie de son escalier s'est effondrée.
Pendant les travaux d'assainissement dans la rue, en face la fosse Mulot, future usine Bénalu et aujourd'hui totalement rasée et le petit bâtiment du dispensaire.
En septembre 2005, les travaux terminés, il ne reste plus rien de l'ouvrage qui permettait aux mineurs de se rendre à la fosse sans être arrêtés par les nombreux trains qui circulaient à cet endroit. C'est une nouvelle page arrachée au livre de notre passé minier.