Les renseignements fournis par Monsieur Henri CLAVERIE
nous révèlent que c'est au 12 ème
siècle que la ville s'est
doté de sa première horloge pour indiquer la
marche du temps. A l'époque, les cloches sonnaient le couvre
feu, période pendant laquelle il était interdit
de circuler sauf raison plausible.
Henri
CLAVERIE explique : << Concernant notre
carillon, à l'hôtel de ville actuel,
inauguré en 1926 avec Monsieur le Maire CHARLON, Monsieur
Michel GODEFROID nous a fourni des renseignements très
précieux.
Les cloches actionnées électriquement
sonnaient au début de tout les quarts d'heure. C'est la
chanson du Vieux Hénin qui fut choisie. L'arrangement fut
confié à Monsieur Emile DUFRENNE,
secrétaire Général de la Mairie,
musicien et compositeur. C'est la maison Bobet et Trémentine
dans le Maine et Loire qui s'en chargea. En 1993, elle s'occupait
toujours du réglage des mécanismes.
Les cloches aujourd'hui retentissent toutes les demi-heures.
Sur l'air de nos vielles cloches, la chanson toute locale fut
écrite pendant la Grande Guerre. >>
Le cadran lumineux permet de lire les aiguilles
jusqu'à 200 mètres.
Pour monter dans le campanile, il faut ouvrir une porte en
bois
verrouillée qui interdit l'accès au public. Un
explorateur
curieux m'en décrit les lieux : un escalier en bois
amène à une échelle verticale de sept
mètres de hauteur par laquelle il faut se hisser dans la
charpente pour déboucher sous les cloches. Ce lieux est
hostile
par temps de pluie et ressemble plutôt à une
pataugeoire
mais le curieux ne se lasse pas de regarder le paysage plat
à
perte de vue vers l'est et le Nord et vallonné vers l'ouest
et le
sud.
1)
Sur l'air de nos vielles cloches, la chanson toute locale fut
écrite pendant la Grande Guerre.
Min
Viux HINnin
Min
vieux Hinnin j'tai querre
J'pins'a ti comm'à m'mère
Quand chou qu'ej t'er verrai
Pus jommais après j'te quitterai
Pour mi t'es biau comm'rin
J't'ai querre min viux Hinnin
J'ai querre tin viux cloquer
Quand is'met à sonner
Sin carillon d'baptem
Lon lon la lon la dérirème
Dins mi il est grave
D'puis qu'è'sus baptisé
Tes masons n'sont point belles
Tes rues ch'es des ruelles
Un s'tord el'pleu souvint
Tes pavés sont viux mais enfin
Peuv'nt prindr'des précautions
Chell's qu'ont des hauts talons
T'es toudis plein d'funquerre
Autant que d'noir' poussière
Cha vient d'ché quéminnées
D'ech carbon qu'un vient d'déquerquer
Et cha rind ingongnés
Chés femmes in train d'nettier
J'ai querre tes biaux marqués
Du qu'tous chés blancs bonnets
Vont fair'leux provisions
Tout in faijant aller leurs langs
Tant qu'à midi passé
L'soup' n'est point derchée
L'Pinncourt et fiête d'Hinnin
Cha ché des biaux momints
Chés jonn's gins sont bénach's
I font pus d'vingt fos l'tour des plach's
Au soir y vont danser
Chés viux jutent au piquet
T'as point d'proumnad's un l'sait
Un s'in va dins ch'marais
Un s'assit su ch' gazon
Dins l'bos Galland Martin Caron
Et un prind plein sin nez
Les sinteurs d'ech fonsé
Infin chou qu'ej démande
Quand ej'quittrai ch'pauvmonde
Cha s'ra d'ett intierré
A Saint Roch comm'cha ej's'rai berché
Pindant l'éternité
Par les sons d'tin cloquer.
Mon
vieux hénin je t'aime
Je pense à toi comme à ma mère
Lorsque je je te reverrai
Plus jamais après je ne te quitterai
Pour moi tu es beau comme rien
Je t'aime mon vieux Hénin
J'aime ton vieux clocher
Quand il se met à sonner
son quarillon de baptême
lon lon la lon la dérirème
Dans moi il est gravé
depuis que je suis baptisé
Tes maisons ne sont pas belles
tes rues se sont des ruelles
On se tord le pied souvent
Tes pavés sont vieux mais enfin
Peuvent prendre des précautions
Celles qui ont des hauts talons
Tu es toujours plein de fumée
Autant que de noire poussière
ça vient des cheminées
du charbon que l'on vient de décharger
et cela rend en colère
Les femmes entrain de nettoyer
J'aime les beaux marchés
Où tous les blancs bonnets
Vont faire leurs provisions
Tout en discutant
Au point qu'à midi
La table n'est pas dressée
La pentecôte et la fête d'Hénin
Ca c'est des beaux moments
Les jeunes gens sont inocents
Ils font plus de vingt fois le tour des places
Le soir ils vont danser
les vieux jouent au piquet
Tu
n'as pas de promenade on le sait
on s'en va dans le marais
on s'assoit sur l'herbe
dans le bois Galland Martin Caron
et on prend plein les narines
les senteurs du fossé
Enfin
ce que je demande
Quand je quitterai ce pauvre monde
Ce sera d'être enterré
A Saint Roch, comme cela je serai bercé
Pendant l'éternité
Par les sons de ton clocher
Sources Bibliographiques :
Henri CLAVERIE, histoire millénaire des quartiers.
11ème conférence.