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Derrière la cabine, démarre les voies menant à l'ancienne cokerie de Drocourt et à l'ancienne usine SARTIAUX maintenant MECA STAMPS, située juste derrière les maisons. Le bruit sourd du pilon rythme le quotidien des voisins.

1a)

Sur cette partie de carte de 1898, plusieurs observations sont à remarquer : à gauche au niveau de la fosse 6, la voie ferrée ne traverse pas encore la route de Lens, à droite, la voie ferrée longe la route de Douai pour rejoindre la fosse 1 de Courcelles Les Lens ; à gauche de l'inscription fosse 3, il y a une briqueterie ; à droite on peut voir l'éphémère fosse 5 à la borne des Loups mais, au centre, la partie qui nous intéresse est le triangle de voies qui depuis a perdu son côté gauche.

1b)

En 1958, la densité a déjà bien changé.

1c)

Sous le pont, à gauche, l'entrée de la voies menant à l'ancienne cokerie de Drocourt.

2) 

En février 2002 la voie brille, elle empreinte le réseau des mines qui conduit jusqu'à la gare d'eau de Noyelle Godault.

3) 

En février 2004, des traverses entravent le passage, la rouille s'installe. Au centre, la voie de tiroir et une signalisation de heurtoir à 200 m, la voie des mines ne conduit plus aux fosses.

 Ci-dessus au centre et ci dessous à droite, un panneau de fin de caténaire, les voies des mines n'étaient pas électrifiées.

Derrière la végétation se cache l'ancien poste de régulation des mines. A l'horizon le terril de la rue de Rouvroy (boulevard des frères Leterme), n'est plus. Il n'en reste plus qu'une base d'une centaine de mètres de diamètre et de quinze à vingt mètres de hauteur, se réduisant de jour en jour.

4)  

Dans les frimas de l'hiver, en décembre 2001, la cabine est aveugle, toutes ses ouvertures ont été condamnées. Les trains passe encore mais elle ne les voit plus. Cette voie sans issue semble nous montrer que la fin est proche.

5)  

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6)  

Années 45-50, depuis l'intérieur de la cabine,  on y apercevait à gauche, le coron de la perche et à droite la cabine d'aiguillage de la gare de triage.

7)  

Sur la voie de Drocourt, à hauteur du passage à niveau de la rue de l'industrie, vers la gare, on voit par le talon l'aiguillage de l'embranchement conduisant à l'usine SARTIAUX, devenue "SCHUIN", puis MECA- STAMPS.

8)  

Vers Drocourt.

9)  

La voie s'enfonce dans la végétation pour rejoindre l'ancienne cokerie de Drocourt. 

10)  

Au bout la porte est close : elle n'est plus.

11)

Cette vue montre la voie conduisant à la fosse "la Parisienne" des mines de Drocourt. 

Cette photo a été prise pendant la guerre première guerre mondiale par un allemand. Le long de la voie, à droite, sous les traces blanches de craie nous pouvons observer l'emplacement des départs de tunnels conduisant à la ligne de tranchées située entre Hénin-Liétard et Montigny en Gohelle. A gauche, les Chauds fours : c'est une carrière de craie qui alimentait des fours à chaux. 

Derrière les maisons, passe la rue de Drocourt, à droite vers Hénin. Entre les deux blocs de maisons se trouve le passage à niveau tristement célèbre, où tombèrent Robert ROBINET et Albert BADENES, deux résistants membre des F.T.P, à quelques heures de la libération de la commune par les Anglais, à la fin de la deuxième guerre mondiale.

12)voie drocourt 14-18

13)pn vers drocourt

Le passage à niveau de la rue de Drocourt. (vers la gare)

14)  

En 2001, l'usine est en pleine activité. Qui venait de loin et prenait la rocade minière en direction d'Hénin, pouvait sentir l'odeur caractéristique émise par les fours à coke et portée par les vents d'ouest. L'ouverture des fours provoquait le développement d'un énorme panache blanc au dessus de l'usine faisant sombrer dans la grisaille une partie de la commune. Après la fermeture de l'usine, nous aurions pu croire que l'odeur âpre ait disparu mais c'est sans compter sur les différentes usines chimiques qui se sont développée aux alentours.

Sur cette vue, le ciel est voilé mais ce panache critiqué était issu du travail des hommes. Combien d'entre eux n'ont pas encore retrouvé un travail stable ? 

Cette voie servait aussi de tiroir pour classer les wagons en bout de ligne. Celui qui passait par la rue de Drocourt devait s'armer de patience en regardant les convois faire des allers et retours, accompagnés du crissement des freins, du "taca taca" lent des roues sur les joints des rails et du rugissement de la machine de traction suivi de son panache noir et de sa bonne odeur de fioul brûlé. Les plus chanceux, au plus près, pouvaient regarder les manoeuvres mais les queues de voitures étaient telles qu'elles remontaient loin dans les trois rues qui bordent le passage à niveau. Pour les autres, commençaient un grand balai de demi-tours pour contourner l'obstacle. Il n'était pas rare d'y passer un quart d'heure à une demi-heure.

15)  

Aujourd'hui, le ciel est clair, le sol est vert mais on en viendrait à regretter l'odeur du travail. Aux dernières nouvelles, le site devait se transformer en parc.

(vers l'usine) Les rails sont visiblement marquées par les lourds convois qui amenaient le charbon et remportaient le coke de l'usine. C'est aussi la marque de la décadence due au manque d'entretien précédent la fermeture du site.

16)  

Sources Bibliographiques :

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Crédit photographique :

0 à 16) Patrick BOUQUET, collection personnelle.
7) photographie tirée d'une revue non identifiée. (recherche en cours, probablement "La vie du rail")
12) photo-carte allemande, guerre 1914-1918

Toutes les photographies récentes en couleur : Patrick BOUQUET.

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