IX

Dieu Flagellé : 

La chapelle trouve ses origines lointaines (4). Elle est probablement à rapprocher de la chapelle du dieu flagellé de BOIS BERNARD où se sont déroulés depuis très longtemps de célèbres pélérinages. (carte de 1890)

1)

A cette époque la chapelle est seule au bord de la route.

2)

Nous la voyons ici photographiée par un allemand pendant la guerre 1914-1918 en bordure de la rue de Drocourt (entre la haie et les maisons). Un gros arbre, censé la protéger et repéré dans son histoire, a visiblement déjà disparu à cette époque. les habitations construitent pour le besoin des mines encercle la chapelle. l

3)

A t'elle été détruite pendant la guerre ? Car nous ne trouvons de nos jours que le souvenir d'une niche disparue dans les années 1980, incluse au mur d'une maison, à l'extrémité de la rue de Drocourt, peu avant le passage à niveau des mines de Drocourt. (4) sensiblement au même endroit que la chapelle ci-dessus.

4)

Aujourd'hui, les maisons et la niche ont disparu. Elles se situaient au niveau de l'entrée du stade Delmotte actuel. 

5)

Henri Claverie me précise << que la niche se trouvait incluse dans le mur d'une maison et fermée par une porte à double battant. Il y avait à ses pieds deux grandes marches taillées en arc de cercle. Elle était abandonnée depuis tellement longtemps que la poussière en avait recouvert la statue couchée. C'est en forçant le regard à travers les vitres opaques qu'il découvrit des ombres de la statue encore présente.

C'est après son signalement que la mairie s'est rendue sur les lieux. Cette découverte a fait la joie d'une religieuse qui s'était déplacée pour l'occasion. La statue était couchée, la tête cassée enfuies dans la poussière. Elle fut rénovée et se trouve à l'église Saint Henri. 

Plus tard on constatera, avec étonnement, que ce jour précis où la statue fut relevée était le jour de la date anniversaire des pèlerinages séculaires qui avaient lieu à Bois Bernard et dédiés au Dieu Flagellé. La dévotion était forte dans la région. Il est probable qu'elle soit à l'origine de l'édification de cette chapelle sur le secteur d'Hénin.>> Faut il chercher un signe dans cette coïncidence ? Chacun en portera le jugement qu'il souhaite.

Cette chapelle n'en reste pas moins l'empreinte d'un passé lointain, placée dans le périmètre d'influence de celle de BOIS BERNARD. (5)

Georges BETREMIEUX nous apprend << que cette découverte attribuée au XV ème siècle, a été démentie par le conservateur qui déclare la statue réalisée au XX ème siècle. >>

Complément fourni par Georges BETREMIEUX, le 15/10/2008.

début de citation :

<<La statue du "Dieu Flagellé" à Hénin - Liétard  

(Dieu flagellé : Pilate fait relâcher Barabas et livre Jésus aux soldats qui le flagellent, Jésus, dénudé, attaché à une colonne, apparaît entre deux bourreaux armés de fouets)

Hénin-Liétard a compté durant les siècles derniers jusqu'à 9 chapelles, oratoires ou niches et un calvaire ayant fait l'objet de nombreuses dévotions. Nous connaissons encore les chapelles Notre Dame de Grâce, Saint Joseph, Saint Roch Témoin d'une autre chapelle aujourd’hui disparue, la statue dite du "Dieu Flagellé" a été confiée à l'église Saint Henri après destruction de la maison dont le mur abritait ce qui devait être un oratoire (pour l'implantation du stade Delabre).

Les seniors de ce début du XXI° siècle se rappellent cet oratoire, placé sur un socle adossé sur le mur nord d'une habitation, à l'extrémité de la rue Pierre Brossolette, à proximité du trottoir droit et à quelques cinquante mètres du passage à niveau désaffecté de la cokerie. Qu'en est-il cependant de la notoriété de la statue actuelle?

Les historiens héninois, messieurs Dancoisne et Frans (1) nous ont confié divers repères. Ainsi ces lieux d'adoration existaient bien avant la Révolution Française, et ont été vendus, par adjudication, pour un certain nombre, dont celui du "Dieu Flagellé".

En 2006, Monsieur Wintrebert, conservateur du Pas de Calais nous indiquait que la statue actuelle, en plâtre peint, pouvait dater de la fin du XIX° mais plus précisément du XX° siècle: la datation du XV0 siècle, jusque là admise, ne pouvait donc plus être retenue. La relation des divers déplacements reconnus de la "chapelle du Dieu Flagellé va nous apporter quelques éclaircissements.

"ECCE HOMO" statue restaurée de l'église Saint Henri est le témoignage de l'existence de la chapelle du "Dieu Flagellé" à Hénin-Liétard.

3*)

En 1847, monsieur Dancoisne rappelle que la chapelle fut longtemps ombragée par un gros chêne. qu'il ne semble pas avoir vu lui même!

Vendue en l'an 4 de la République pour 5 livres (1*), faible valeur qui confirmerait qu'il s'agissait plutôt d'un oratoire, c'est monsieur Pillons, maire de Beaumont, qui le fait reconstruire en 1847, l'inauguration ayant eu lieu le 22 août de la même année (2*).

Une carte postale datant des années 1910 (3*) nous montre un édifice placé sur un socle élevé, indépendant des maisons voisines. Mais un extrait d'une carte d'état major anglaise représentant les lignes de front au 09.05.1918 ne la fait pas figurer ... ce qui laisse supposer qu'elle était déjà détruite avant la libération d'Hénin Liétard (3*).

Un nouvel oratoire devait ainsi remplacer le précèdent dans les premières années 1920, sous forme d'une niche adossée au mur d'une maison . . . telle que nous l'avons connue ... une nouvelle statue y étant alors déposée! Ajoutons que monsieur Frans nous confiait, en 1896, que l'emplacement d'origine avait aussi été vendu après la Révolution pour 21 livres ce qui expliquerai la disposition nouvelle sur le mur d'une habitation, le terrain n'existant plus ; monsieur Frans nous signalait cependant qu'il s'agissait de :" l'emplacement du Dieu de Pitié"

Cette dernière indication nous fait prendre conscience que, pendant longtemps, les tableaux ou les statues représentant le "Dieu Flagellé" se trouvaient confondus avec ceux du "Dieu de Pitié" parfois même avec ceux du" Christ aux Outrages " (4*). L'église Saint Martin de Beaumont possède d'ailleurs une statue représentant le 'Dieu de Pitié" et ce serait d'ailleurs une statue du Dieu de Pitié" qui ornerait l'intérieur de la chapelle du "Dieu Flagellé" de Leforest (2*) Les grandes lignes qui ont présidé aux diverses représentations des artistes depuis le Moyen Âge sont tracées en page suivante.

La statue actuelle abritée par l'église Saint Henri répond, d'une manière précise, à la représentation, faite par les artistes de la fin du Moyen Age, de l'instant où Pilate présente Jésus à la foule et s'écrit "Voici l'homme" d'où le vocable de "ECCE HOMO":

- tête penchée en avant, portant la couronne d'épines

- poignets liés par devant, tenant un roseau en guise de sceptre

- manteau rouge de la dérision placé au dessus d'un habit. (4*)

il est donc vraisemblable que cette dernière statue ait remplacé, en ce début du XX° siècle, la véritable statue représentant le "Dieu Flagellé", l'aspect de celle-ci est d'ailleurs assez conforme aux divers critères artistiques mis en valeur après la Grande Guerre, critères de mise en œuvre qui transparaissent en maints monuments aux morts de nos régions

(1*) Hénin - Liétard par Louis Dancoisne (1847) Hénin - Liétard par Charles Frans (1896)
(2*) Les chapelles de l'agglomération d'HéninCarvin—ARARCO n° 155
(3*) Photothèque Patrick Bouquet
(4*) La Bible et les Saints - Flammarion -
(5*) les Mines deDourges - 1913    

 Remarque : A noter que l'emplacement de lachapelle dite du Dieu Flagelle était un des points ayant servi, avec l'église d'Hénin, à la délimitation à la surface, des concessions des Mines de Dourges et des Mines de Coursières (5)
"ECCE HOMO" statue restaurée de l'église Saint Henri est le témoignage de l'existence de la chapelle du "Dieu Flagellé" à Hénin-Liétard >>  fin de citation.

Sources Bibliographiques:

(1) Benoît CAFFIN, Annuaire statistique et administratif du département du Pas-de-Calais , Pas-de-Calais (France) Conseil
général, publié en 1846. Google : Copie de l'exemplaire l'Université du Michigan.
(2) Louis DANCOISNE, Recherches historiques sur Hénin-Liétard. Publié 1847
(3) Charles FRANS, depuis ses origines jusqu'à nos jours.Publié 1896 
(4) Henri CLAVERIE, histoire millénaire des quartiers. (passage inférieur)
(5) Michel DESRUELLES, Hénin-Liétard 1890-1910, L'essor . Publié  2000

Crédit photographique :

1-5, 3*) Patrick BOUQUET, collection personnelle.  

IX