César BOUQUET,
Un prénom hérité d'une tradition familiale depuis trois générations. Mon grand père ayant cassé la chaîne en appelant son fils Gustave, c'est son frère Jules qui appellera son fils César.
Un nom qui fait honneur a celui qui le porte.
Ici mon arrière grand-père, César BOUQUET, Houilleur, fils de houilleur (mineur), a ensuite travaillé à la brasserie Bernard LEDIEU.
Comme le voulait la tradition familiale, il a appelé son fils aîné César et le suivant Jules. Leurs maisons étaient situées en face l'une de l'autre dans la rue Voltaire. Sa femme tenait un petit estaminet et la légende familiale perpétue l'idée d'une femme forte, capable de descendre seule ses fûts de bières à la cave.
Mon grand père et son fils Gustave devant sa maison.
Merci à ce journaliste de "La Voix du Nord" qui a pris le temps d'écrire cet article du mardi 5 octobre 1965, pour retracer la vie de mon grand père. Je vous le livre comme il est paru à l'époque et précieusement conservé par ma mère.
Avant de partir à la guerre, César a laissé un cadeau à sa future femme : mon père. Il est né à Toulouse alors que ma grand mère s'était réfugiée à proximité. A l'arrivée des allemands, elle est montée dans la voiture des voisins puis partie vers le Havre où elle a pris le bateau, direction le sud, pour finir son voyage à MARTRE TOLOSANNE
Mon grand père, quelque part sur le front, monte la garde. Dans les tranchées, il entend les "boches" creuser des galeries sous ses pieds. (pour la pose d'explosif) L'heure de la relève arrive, il conseille à son camarade de faire attention... mais trop tard, alors qu'il n'est encore qu'à une centaine de mètres, le sol se déchire crachant le feu. Son camarade l'a quitté. C'est le seul récit que je tienne de cette époque.
Bien qu'ayant conservé toutes ses lettres de guerre, il n'est pas possible d'en tirer une localisation ni d'en faire un récit. L'idée commune, il souhaite la santé à sa femme et à son fils qu'il n'oublie jamais d'embrasser. Ses seules plaintes sont de marcher, de marcher et de marcher encore.
Il aura toujours la grande fierté d'en être revenu et lorsque pendant la guerre "40" il est convoqué à la kommandantur allemande pour s'expliquer, il se présente avec ses médailles, l'officier le salue et lui signale que l'incident est clos. Il avait reproché à un membre de sa famille de pratiquer le salut allemand au passage des troupes d'occupation.
Voici présentées quelques unes de ses médailles :
En haut à gauche c'est un insigne de l'union des poilus, la croix de guerre 1914-1918 (vert et rouge), puis la médaille de Verdun (rouge et blanc), la médaille militaire (jaune et vert), une pucelle de l'association des mutilés d'Hénin-Liétard et de la région, la médaille de l'Union Fédérale des Combattants (bleu et jaune) et enfin celle avec ruban bleue porte les inscriptions 11 novembre 1918 - 11 novembre 1968 et derrière "En hommage".
Réunion d'anciens combattants.
Voici une partie des travaux réalisés et mis en place à l'église qui lui ont valu les félicitations de l'architecte.
La construction de ces pylônes a marqué les esprits de la famille. Le travail était bien payé mais les lieux inadaptés pour la construction de telles pièces métaliques. Une fois construites, ces pièces très lourdes étaient poussées sur des rouleaux métalliques qui roulaient sur des bastaings. Le camion qui recevait ce chargement, se garait perpendiculairement à la chaussée, en face de la porte d'entrée et coupait de ce fait la circulation de la rue Voltaire pendant tout le temps du chargement. Pour certaines pièces, la base des pylônes devait être assemblée à l'extérieur et pour d'autres les portes devaient êtres démontées pour faire le passage.
Et enfin la reconnaissance de la société pour le travail effectué.
Son fils a gardé l'amour pour le travail du fer mais il était principalement gardien de la paix durant sa carrière professionnelle. Il est retourné à l'atelier après avoir pris sa retraite.
Nous le voyons ici à plus de quatre vingts ans devant son ouvrage en cours. Il est reconnu pour ces déplacements en vélo dans la commune, moins fréquents aujourd'hui à plus de 90 ans.
Il pose devant le monument aux morts de OIGNIE (62) dont il a réalisé la grille, il y a bien des années...
Les rues d'Hénin portent encore ses ouvrages sur les portes d'entrée anciennes comme dans la rue Jules Guesde. L'entrée du magasin MICHON, rue Elie Gruyelle, s'ouvre sur une grille en fer forgé décorée de bronze qu'il a réalisée.
Pour reprendre le marteau professionnellement, il faudra attendre deux générations et l'année 2005, Aurélien BOUQUET, mon fils, a repris le marteau mais celui de charpentier. Il est "Artésien" Aspirant compagnon charpentier sur le tour de France et promis au même amour du métier que son arrière grand père dont il aurait suscité la fierté. Le Mans, Dunkerque, Toulouse, Périgueux (11/2008)... Il travaille de ville en ville pour acquérir son expérience.