Écoutez Henri Claverie Raconter son histoire :
Un article de la revue "lumière sur la mine", n°199 de 1968, nous raconte l'histoire de Vassili Porik.*
*Wasil Porik, Vasil Porik, Vassili Porik, j'ai trouvé plusieurs versions orthographiques : erreurs, interprétations ?
<<Le 24 juillet 1944, la libération était proche. Cependant dans les fossés sinistres de la citadelle d'Arras résonnait une des dernières salves d'un peloton d'exécution. Un homme s'écroulait: Vassili Porik.
Lieutenant dans l'armée rouge, Ukrainien d'origine, Vassili Porik était arrivé en France à Sallaumines par un froid malin de février 1943. Le docteur Lugez, requis par l'occupant allemand pour assister au débarquement de ce convoi de prisonniers russes, avait de suite remarqué l'attitude fière el déterminée du lieutenant Porik. Transféré au camp de Beaumont-en-Artois, Vassili organisait d'emblée un réseau de résistance en liaison avec les français.
Avisé que les Allemands allaient mettre un terme à son action, il prépara avec quelques camarades son évasion du camp de Beaumont qui coûta d'ailleurs la vie à quelques gardiens. C'était la loi de la guerre ! Sa tête mise à prix, Vassili Porik dut alors se cacher. Pris en charge par la résistance française, il fut hébergé par les membres des réseaux de notre région.
Activement, les Allemands
poursuivaient leurs recherches. Le
24 avril 1944, alors qu'il se trouvait avec quelques
compatriotes chez Mme
Szalick-Rewiako, d'origine russe elle aussi, les Allemands,
avisés par un dénonciateur,
encerclent la maison. Les clandestins qui n'ignorent pas le sort qui
les
attend, tentent de fuir. C'est là que Vassili Kolesnik
trouve la mort. Porik
grièvement blessé par plusieurs balles de
mitraillettes est transféré à Arras.
Indomptable,
il réussit à neutraliser son gardien,
à s'enfuir et à travers champs à
regagner
Hénin-Liétard à pied. On
imagine quel a pu être son calvaire. Recueilli à
nouveau par la résistance, son chef, M. Germain
Lohez alias commandant Daniel,
fait appel au docteur Rouzé qui examine Vassili et prend
contact avec le
docteur Lugez. Une intervention chirurgicale est indispensable et le
docteur
Lugez décide de la tenter à la clinique
Ste-Barbe. Mais il faut y amener le
patient, c'est M. Sylva Baudart qui, avec sa voiture, accomplit cette
délicate
mission.
Sauvé, il est pour sa
convalescence hébergé par M. et Mme
Gaston Offre qui l'accueillent comme leur fils, le soignent, le
réconfortent et
l'aident efficacement
dans sa lutte
contre l'ennemi commun. Remis sur pied il reprend son
action clandestine
mais, le 24 juillet 1944, il est pris en plein «travail
».
Les Allemands avaient appris,
à leur détriment. à
connaître
cet être d'élite qui sous la torture n'avait
jamais dénoncé aucun de ses amis.
Aussi, c'est sans autre forme de procès qu'ils le
placèrent devant le peloton
d'exécution. Vingt-quatre ans après, un
solennel hommage a été rendu au
lieutenant Porik et à son compagnon d'armes
Kolesnik. Une délégation
importante de personnalités soviétiques,
arrivée le 16 février dans la région
fut reçue par la municipalité de
Sallaumines puis se rendit sur les lieux mêmes
où vécut Vassili Porik. Ils visitèrent
l'hôpital Sainte-Barbe et l'emplacement
de l'ancien camp de prisonniers de Beaumont. Le dimanche 18
février se déroula
à Hénin-Liétard l'émouvante
manifestation consistant à l'inauguration d'un
monument en hommage à Vassili Porik et à
Vassili Kolesnik. Taillé dans la
pierre d'Ukraine, ce monument est l'œuvre de deux artistes
soviétiques Mme
Kaltchenko et M. Valentin Snoba. La musique du 43
ème R.I. et un peloton de
Gendarmerie accueillaient dès 10 heures à
l'hôtel de Ville les personnalités
parmi lesquelles on remarquait entourant M. Valérian Zorine,
ambassadeur
d'U.R.S.S. en France. le maréchal Sokolowski,
héros de la bataille de Moscou,
M. Dadenkov, ministre de l'enseignement supérieur
de la république d'Ukraine,
le colonel Yarochenko attaché militaire d'ambassade
soviétique. M. Rechetniak,
représentant d'Ukraine à l'U.N,E.S.C.O..
Mme Kitchenko, amie de Porik. Mme
Kaltchenko et M. Snoba, maîtres d'œuvre du
monument. MM. Eriau, Préfet du
Pas-de-Calais, Souvraz, Sous-Préfet de
l'Arrondissement de Lens. Darchicourt
député-maire
d'Hénin-Liétard. Ragot
directeur délégué et Boca
secrétaire général du groupe, Germain
Lhoez, alias
commandant Daniel, dans la résistance, etc...
Cette manifestation fut l'occasion pour tous d'exalter l'amitié franco-soviétique et toute son importance particulière pendant les années sombres de la guerre. dans la lutte menée en commun vers un même idéal: LA LIBERTE.>>
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