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La rue des Bons Enfants.

L'origine de ce nom a été fournie à mon frère René le 02.02.2016 par M.Georges BETREMIEUX, membre de la société historique "Hennium" que j'avais interrogé. L'explication se trouve en commentaire, sous les photographies.

Cette rue, en sens unique, débute face au n° 451 de la rue Robert Aylé (rue de Rouvroy) et débouche voie des Hauts Marchés après avoir bifurqué sur la droite à hauteur de l'habitation n° 86 (côté droit). Cette rue mesure 189 m de longueur.

Les photographies sont prises dans le sens de circulation, de la rue Robert Aylé vers la voie des Hauts Marchés. Si je donne le numéro de certaines habitations c'est pour mieux les situer par rapport au début de la rue, puisqu'il s'agit de numéros métriques.

Photo n° 1) La plaque de rue située à droite en entrant.

Photo n° 2) Vue générale de la rue jusqu'à la bifurcation à droite.

Photo n° 3) Les maisons côté gauche, à partir du n° 37.

Photo n° 4) Les maisons côté droit, à partir du n° 46.

Photo n° 5) Le côté gauche à partir du n° 59.

Photo n° 6) Le côté droit à partir du n° 70.

Photo n° 7) Cinq garages situés dans la courbe, côté gauche.

Photo n° 8) Après le virage, les premières habitations de droite (n° 108).

Photo n° 9) Après le virage, les habitations de gauche à partir du n° 105.

Photo n° 10) Une maison de ce style est très rare à Hénin-Beaumont avec un escalier donnant directement sur le trottoir, elle se trouve au n° 130. Elle est mitoyenne de la maison n° 144 ci-après.

Photo n° 11) L'habitation n° 144.

Photo n° 12) Sur la gauche, à partir du n° 161.

Photo n° 13) Une ancienne maison au n° 164.

Photo n° 14) L'extrémité de la rue aboutissant voie des Hauts Marchés face à une habitation sans numéro visible (peut-être 184).

Photo n° 15)  La rue des Bons Enfants photographiée en sens inverse, à partir de la voie des Hauts-Marchés.

Georges Bétrémieux nous renreigne sur l'origine probable du nom de la rue des Bons Enfants :

"jamais un Héninois n ‘aimera trop cette petite patrie qui est la sienne, que I'on appelle Hénin-Liétard. "

Cette phrase est celle de Charles Frans , historien héninois qui , en I896, nous faisait une description très fine de la vie de nos aïeux à quelques années du XX° siècle.

Qu'en était-il de notre cité à cette époque de changement de siècle ? Elle était passée, en 40 années, de 3 000 à près de l3 000 âmes ? L'extraction de la houille y avait accru le nombre des habitants, les besoins de logements étaient importants, on ouvrait des rues, ce serait ainsi le cas de la rue des Bons Enfants mais ces bons enfants que représentaient-ils ?

Bon nombre de communes, en France, avaient déjà leur rue des Bons Enfants, depuis qu'en 1208, ouvrait à Paris le Collège des Bons Enfants , destinés à recevoir 13 écoliers pauvres. La rue de cet établissement, proche du Palais Royal en portera ainsi tout naturellement le nom mais était-ce vraiment parce que ces jeunes enfants étaient sans malice ou tout simplement par opposition à la rue des Mauvais Garçons de la première? Notons par ailleurs qu'une commune des Haute Provence porte ce nom, tout comme nombre de restaurants, d'hôtels et de commerces à travers le pays Durant des siècles cette petite rue parisienne verra passer bien des puissants de (chaque époque jusqu'à ce qu'elle acquiert une grande notoriété à partir de 1892 lorsque, après Ravachol, Emile Henry, autre anarchiste, s'en vint poser une bombe au siège des Mines de Carmaux, bombe qu'on s'empressa de porter au commissariat... de la rue des Bons Enfants où elle explose, tuant au total 6 personnes. Dès I893, une chanson virulente des anarchistes ( Martinot ) vantant les pouvoirs de la dynamite est rapidement diffusée, les attentats à la bombe se multiplient…

Pourquoi ne pas penser qu'en ces années proches de l'an 1900, fort agitées par des mouvements d'oppositions diverses, César Willefert, Conseiller municipal d'Hénin-Liétard, voulut faire passer un message de paix et d'avenir... Cette hypothèse semble pouvoir être confirmée par le fait que, quelques années auparavant, étaient inaugurés les locaux de la première société de gymnastique héninoise... "l'étoile" rue de Rouvroy (Robert Aylé actuelle, où aboutit la rue des Bons Enfants, société créée à l'initiative de quelques jeunes héninnois désireux de suivre la devise "une âme saine dans un corps sain"…  afin de lutter pour le bien"  et  "pour former les hommes qui n'ont pas peur du saut périlleux" ( Charles Francs Hénin-Liétard)

Georges Bétrémieux, janvier 2011.


Sources Bibliographiques:


Crédit photographique :

Photographies René BOUQUET du 27.04.2015 sauf n° 15 du 23.01.2016.

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