II

 Avant guerre, la place "Jean Jaurès" s'appelait "la petite place". Elle se terminait en entonnoir pour déboucher sur l'unique rue "Pasteur".  Ici la pharmacie Wagon semble être en construction.

Au centre, la pharmacie WAGON, ruinée pendant la guerre, elle va être démolie pour faire place au rond-point de la mairie puis à un terre-plein occupé par des jets d'eau qui de nouveau ont laissés leur place à un parterre de fleurs.

1)entonnoir

En arrière plan de la pharmacie Wagon, se découpe sur le ciel, le puits n°3 bis de la fosse Mulot ainsi que les cheminées des chaudières à vapeur de la machine d'extraction de la mine. 

A peine perceptible à l'horizon, vers 1900, le terril de la fosse La Parisienne à Drocourt commence à prendre de la hauteur, à ce moment, le terril de la fosse 3 situé au nord de la route de Rouvroy n'est encore qu'un monticule qui s'étend tout en longueur, un pont enjambe cette route pour permettre aux berlines de charrier les terres jusqu'au déversoir. 

A droite de la place, une bâtisse imposante abrite l'hospice, à gauche, les nombreux commerces du centre ville ont trouvés leur place. 

Un cheval tire son lourd chargement, c'est un commerçant ambulant qui va s'arrêter sur la place Carnot, les clients semblent l'attendre avec impatience.

2a) pharmacie Wagon

A l'arrière de la pharmacie Wagon se trouve la ferme CAULLET à l'emplacement de l'actuel Hôtel de ville. 

Ici avant la guerre. L'angle gauche de la ferme se retrouve dans la construction actuelle de la mairie.

2b) vue aérienne entonnoir

La ferme en 1918, très sérieusement endommagée, probablement par les obus anglais chargés de libérer la ville de l'occupant.

2c)ferme Caullet

Ce n'est pas peu fier que je vous présente, en 2018, de façon indiscutable, l'intérieur de la ferme Caullet car la croix métallique visible sur le mur, au-delà du porche, est totalement identifiable sur une autre carte postale de la rue Pasteur, laissant aussi apparaitre l'entrée caractéristique de la ferme. D'autre part, les ferrures intérieures également réparties (nommées tirant) se retrouvent en vis à vis avec les ferrures extérieures visibles ci-dessus.

Pour finir, la tour était appelée le pigeonnier, on en voit ici nettement l'entrée. Voilà donc l'image de l'intérieur de la ferme avant qu'elle ne soit détruite pour laisser place à l'hôtel de ville.

2D) 

En 1922, le Conseil Municipal décide de construire une nouvelle mairie à l'emplacement de la ferme CAULLET. Une délibération du 27 mai 1922 autorise le Maire.  

Le projet retenu :

3A)

En septembre 1922, le public se rassemble pour voir tomber le pan de mur qui va entraîner l'effondrement du pigeonnier de la ferme.

Sur un plan de l'architecte Amiénois DUFFAU, le projet est accepté, l'édification est votée le 21 avril 1923 et les travaux commencèrent dès la fin de 1923. 

3b)
3c)
3d)
3e)

le 24 février 1924, Monsieur CHARLON, maire, entouré de Monsieur François FERDINAND, E. DUFRENNE, H WILLEFERT, A. CAULLET, O. LEGRAND, B. CASIMIR, H. SPLINGART, G. GENGEMBRE, H. GOURBET, Henri LECLERCQ, posa la bouteille contenant le parchemin souvenir, scellé dans le mur de la façade principale, sur le parquet auquel le public accède avant l'entrée principale. 

Cette pièce d'authenticité contient une photographie du Conseil Municipal de l'époque. 

3f)Mise en place de la bouteille avec parchemin
3g)
3h)
3i)
3j-K)
3l-m)
3n)

Ci-dessous les plaques (4a,4b) situé sont respectivement dans le hall d'entrée et dans la salle des bureaux de la maire.

4a)4b)conseillers municipaux

Le Bulletin municipal d'octobre 1925 signale que Monsieur GOURLET et SPLINGART ont été visiter l'atelier de Monsieur MARIEN, entrepreneur pour les boiseries de l'hôtel de ville. Ils ont constaté qu'elles étaient de fabrication irréprochable et qu'elles allaient être posées. Ce sont ces boiseries qui font aujourd'hui encore l'admiration des visiteurs.

L'administration municipale en octobre 1925 attendait la grille et les candélabres. Elle comptait alors s'installer dans le nouvel hôtel de ville le 15 novembre 1925.

Il a été fait appel à mon grand-père César BOUQUET pour terminer et installer la porte principale de la mairie abandonnée par l'entreprise d'origine. Il avait alors son atelier de ferronneries et de serrureries rue Voltaire.

La mairie est sortie de terre et domine fièrement la commune, elle est ainsi visible de très loin à la ronde.

6)

Les vitraux de la mairie ont été exécutés par Monsieur LARGUILLIER, Jules. L’ouvrage : " Le vitrail dans le Pas de Calais de 1918 à 1939" nous apprends que le verrier LARGUILLIER avait son atelier à LILLE en 1913. Ses fabrications concernaient des vitreries à dessins géométriques. Les vitreries à sujets se bornent à des images lumineuses, exécutées à l'économie. L'auteur des maquettes était l'épouse de l'entrepreneur. En 1990, c'est Monsieur serge LARGUILLIER de LILLE, le petit Fils de la firme qui continue l'entreprise.

7-8-9)
10) 

Le Dimanche 13 et le lundi 14 juin 1926, de grandes fêtes furent organisées, pour l'inauguration de l'hôtel de ville. 

Le Comité Général, présidée par le Maire, Adolphe, Charlon, et entouré de tous les présidents des associations de la commune et les Sous-Comités de la fête musicale, de la fête sportive et de la fête de nuit, ont rassemblé une centaine d'associations regroupant plus de trois milles exécutants. Ils sont venus de tous les alentours pour participer à ces festivités qui ont été réparties dans toutes les rues de la ville, de la rue de Rouvroy à la rue de Douai, de la rue de Drocourt à la rue de l'abbaye et de la place des peuples (rue de Beaumont) à la rue de Dourges. 

L'inauguration officielle eu lieu le dimanche à midi au cours d'une réception à l'Hôtel de Ville sous la présidence d'honneur de M. PEYTRAL Préfet du Pas de Calais et de présidence de M. STIRN  sous-Préfet de Béthune accompagné de secrétaires généraux. Un banquet (par souscription) lui succéda dans la salle des sociétés située derrière la mairie, avant le groupement des sociétés à quatorze heures trente, en des points particuliers de la commune. Le défilé devant le jury débuta à quinze heures trente. 

Le soir à vingt deux heures se déroula un spectacle de plein air avec le concours de la Troupe BARET et d'un orchestre symphonique. Pour l'occasion les trois places étaient illuminée ainsi qu'une fontaine au rond point de l'Hôtel de Ville.

Le lundi 14 juin 1926 eu lieu le tirage des primes et l'attribution des prix de défilé, de tir et d'éloignement. A seize heures les sociétés locales se sont rassemblées devant le parc public pour se diriger vers le kiosque de la place de la République après avoir assisté sur la place Carnot à un lâcher de 4000 pigeons-voyageurs. De dix sept heures à vingt heures,un concert fut donné par les société locales.

De vingt et une heures trente à vingt trois heures se déroula le bal populaire sur la place de la république en utilisant des moyens modernes par haut parleurs pour diffuser la musique sur les places Carnot et Jean Jaurès.

Il est à noter que pendant ces deux jours les salles de l'Hôtel de Ville servirent de lieux d'expositions pour les travaux originaux des habitants avec la possibilité d'audition de haut-parleurs auquels s'est jointe une vente de fleurs au profit des colonies de vacances.

Enfin, pour faire face à l'affluence un train supplémentaire a été programmé le dimanche soir vers vingt trois heures pour retourner vers Douai.

Ci-dessous le programme général officiel vendu pendant les festivités au prix de un franc.

11) inauguration

Sources Bibliographiques :

Michel DESRUELLES, Hénin-Liétard 1890-1910, l'essor.

Henri CLAVERIE, histoire millénaire des quartiers.

Plaquette Inauguration de l'Hôtel-de-Ville

Crédit photographique : 

1,2,4a,4b,6,7,8,9,10) Patrick BOUQUET, collection personnelle.

5) Alain MARGAGE, collection personnelle.

3)Henri CLAVERIE, histoire millénaire des quartiers.